Problèmes de couple

Bérengère & Ethan Collins – 37 et 42 ans
Montreux

Notre couple battait de l’aile. James a aidé mon mari à le sauver.
Tout avait pourtant si bien commencé. Un vrai prince charmant. J’étais si heureuse. J’y croyais à fond.
Et puis, petit à petit, moins de diners romantiques, plus beaucoup de fleurs, fini les petits mots doux, même le sexe devenait machinal.
Je lui ai trouvé des excuses pendant des années, inventé des prétextes, donner plein de chances, mais rien n’y faisait. C’est comme s’il m’aimait plus. Pourtant il me disait que oui, qu’il avait juste beaucoup de travail, que ça irait mieux dès qu’il aurait eu sa promotion, qu’ils étaient plusieurs sur la liste.
Alors, un jour, j’en ai eu marre. Je lui ai dit que ça ne pouvait plus durer. C’était ou la thérapie de couple ou le divorce. On verrait bien s’il y avait quelque chose à sauver. Il a dit ok.
On est pas allé voir un thérapeute classique. Je ne sais pas pourquoi en fait. J’avais entendu parler par une amie de quelqu’un qui vous rendait maitre de votre vie et vous responsabilisait. L’idée me plaisait même si j’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Heureusement en fait parce que ça a pas été facile.

Au début, James a demandé à mon mari si il était content de sa vie, si il était fier de lui, s’il se réjouissait de se lever la matin. Mon mari a répondu, ouais, j’ai pas à me plaindre. James lui a demandé comment ce serait sur une autre planète, une planète où tout serait possible et où il serait exactement qui il voudrait être. Mon mari a d’abord hésité, pécloté, puis il s’est carrément emballé. Il serait patron d’une entreprise de construction qui utilisait des matériaux photovoltaïque exploité par la technologie DALI (il était actuellement sous-directeur chez Varilux), il s’était remis à piloter des planeurs (il adorait voler avec son père quand il était petit), il avait 3 enfants (on en avait aucun), et il adorait sa femme (bonne nouvelle, c’était toujours moi).
Puis, James m’a regardé et m’a demandé si ça me plairait ? Evidemment, quelle question ! Alors il m’a demandé pourquoi je restais ? Ça m’a coupé la chique. Je lui ai répondu que je croyais en mon mari, qu’il allait y arriver, que j’étais là pour le soutenir, pas pour le couler, et qu’on s’en sortirait.
Alors James m’a demandé pourquoi je traitais mon mari comme une petite chose fragile, si je croyais en lui ? Et il a regardé mon mari et lui a demandé pourquoi il croyait ne pas pouvoir y arriver tout seul et avoir besoin de mon aide ?
On a pas compris tout de suite. Et puis, au long des séances qui ont suivi, James nous a montré comment notre relation d’adultes avait glissé vers une relation de codépendance. Comment mon mari s’empêchait de réussir pour rester dépendant de moi, et comment moi je continuais à m’occuper de lui parce que j’aimais me sentir indispensable. Lui était sûr que je ne partirai pas tant qu’il aurait besoin de moi, et moi j’étais sûre qu’il ne partirait pas tant qu’il aurait besoin de moi. On se rassurait les deux sans se rendre compte qu’on s’étouffait. Je ne me sentait pas protégée et lui ne se sentait pas admiré.
Alors, James a dit à mon mari : redeviens l’homme de ta vie et tu retrouveras la femme de ta vie. Si tu redeviens le patron de ta vie, si tu t’arranges pour être à nouveau fier de toi, même si ça te fait peur, tu n’auras plus besoin de ta femme pour exister. Et si tu n’as plus besoin de ta femme pour exister, elle sera libre de rester parce qu’elle t’aime et non pas parce que tu as besoin d’elle.

Cela fait 1 an et demi, mon mari a ouvert une petite société de construction avec un de ses anciens camarades de fac, et ils aménagent déjà des motels et des restoroutes avec ce qu’ils ont appelé l’éclairage intelligent. On a déménagé (près d’un aérodrome) et je suis enceinte de 5 mois. On mange encore souvent des pâtes, mais c’est nous qu’on décide à quelle sauce on les mange. Et puis, je suis si fière de lui.

Bérengère & Ethan Collins – 37 et 42 ans
Montreux